TOUT FOUT LE CAMP !

Tout fout le camp ! À l'instar de la comtesse du Barry, maîtresse du roi Louis XV, en voyant son café déborder sur le feu qui aurait alors crié à son amant : « Hé, la France (c'est ainsi que la favorite nommait son roi) ! Prends donc garde, ton café fout le camp ! ».

Eh bien ! C'est une expression toujours d'actualité, et pas que pour un café « bouillu ».

Tout fout le camp ! C'est le cri du cœur du moment (ou pas, déjà, ma grand-mère en son temps…), de nombreux Français qui voient leur pays se dégrader sur tous les plans : économique, social, écologique, culturel… Quand tout semble aller de travers, comment garder espoir et optimisme ? On s'enfonce dans le marasme. Mais est-ce vraiment le cas ? Notre pays va-t-il si mal ? Je ne pratique pas la politique de l'autruche, mais, soyons réalistes, nous ne sommes pas si mal lotis, d'autres pays sont bien plus enlisés que le nôtre. Argument fallacieux, me direz-vous, mais peut-être pas autant qu'il n'y paraît. Face à la crise sanitaire, politique, climatique et morale qui secoue le monde, il est tentant de se dire que tout fout le camp ! Mais cette expression n'est-elle pas un peu facile et défaitiste ? Ne cache-t-elle pas une part de responsabilité et de résignation ?

Et si nous changions de regard sur la réalité en explorant les causes et les conséquences du sentiment de déclin qui envahit notre société.

Je vous propose dans cet article une analyse nuancée et documentée de la situation actuelle et je vous invite donc à réfléchir autrement.

1. Analyse de la situation actuelle en France et réflexion sur les enjeux et opportunités de notre époque.

La France est aujourd'hui confrontée à plusieurs défis majeurs.

La sécurité : un sujet plus que brûlant face aux crimes perpétrés dans des lycées, des collèges, dans les rues, face aux attaques terroristes, isolées ou groupées, face à la délinquance croissante, face à la drogue et à ses acteurs, notre pays tremble et c'est normal !

On espère que le déploiement de policiers, les actions de soldats de la « Force Sentinelle » et le renforcement des mesures de sureté autour des écoles seront suffisants pour stabiliser la situation, et assurer à nos enfants, parents, amis ainsi qu'à nous-mêmes la garantie d'un mode de vie plus serein. Cette nouvelle sérénité, est-elle pour demain ou après-demain ? J'ai bien peur que le temps s'étire jusqu'à ce que nous atteignions ce nouvel éden.

Alors, oui, dans ce cas, tout fout le camp !

L'économie : une épine bien douloureuse dans le pied de tout un chacun.

Notre pouvoir d'achat est en péril : nous sommes les otages des grands groupes agroalimentaires, des pays producteurs, et j'en passe. Il est difficile de faire changer les mentalités et de consommer autrement. Nous n'arriverons pas à nous libérer des chaînes de la grande distribution qui nous entravent si nous ne ruons pas dans les brancards, cessons de consommer n'importe quoi, n'importe comment. Clouons au pilori les marques qui ne jouent pas le jeu.

Le travail : il n'est pas rémunéré à sa juste valeur, la différence, que dis-je, le gouffre entre le salaire des femmes et celui des hommes (on mesure ici le prix d'un pénis dans une société). Toutes les inégalités salariales sont soulignées, décriées, mais il ne se passe pas grand-chose malheureusement.

Les syndicats ont de plus en plus de difficultés à mobiliser les travailleurs pour réclamer des hausses de salaire, des conditions de travail plus sécurisées, moins pénibles, le droit à une retraite bien méritée. Cette prise de conscience collective est bien difficile à obtenir, les travailleurs ont besoin de leur salaire et les grèves instaurent un climat pernicieux, elles sont de moins en moins crédibles si on les compare aux grands mouvements sociaux de 1936 à 1968.

Ces mouvements sociaux majeurs ont eu un impact positivement énorme sur notre pays. Qu'en est-il de nos grèves modernes, gâtées, corrompues, détruites par les actes de violence, de destruction ? Les grévistes sont ainsi étouffés, balayés, discrédités par le mal grandissant des actions parallèles.

Alors, oui, dans ce cas, tout fout le camp !

La santé, le plan sanitaire : aïe ! Je vais encore parler de la COVID 19. Une crise planétaire, une pandémie comme il y en a déjà eu au cours des siècles précédents. Le monde paralysé, perdu, les populations face à la mort, au désespoir, à la terreur, l'an Mil était de retour !

Certes, notre siècle dispose de moyens techniques et financiers qui ont permis d'avancer et de vivre avec cet intrus fatal, mais, que de pavés dans la mare, que d'obstacles sur la route : fausses informations, désinformations même, charlatans en tous genres, chacun y allait de son avis et personne ne savait où il fallait aller.

La médecine avance prudemment, parfois dans une valse-hésitation, deux pas en avant, un pas en arrière, un sur le côté... Pénurie de moyens ? Pas pour tout le monde. Pénurie de médecins ? À qui la faute ? Le numérus clausus en est un des principaux responsables, à mon humble avis, il est temps de changer, de faire évoluer cela.

Le pays, devenu désert médical, s'est enlisé, où se cache le treuil qui nous sortira de là ? Je vais énoncer un poncif, mais, ouvrons l'accès aux études médicales à ceux qui le veulent et qui ont en poche un diplôme suffisant, ouvrons les facultés de médecine à un plus grand nombre, redorons le blason des professionnels de santé, rémunérons leur travail a une juste valeur, respectons toutes ces personnes qui œuvrent pour la santé publique et peut-être que, je dis bien peut-être, car je n'ai pas la science infuse, la situation s'améliorera. Ce n'est pas pour demain, j'en ai bien peur.

Alors, oui, dans ce cas, tout fout le camp !

L'éducation : vaste sujet ! Eh oui, notre avenir est en jeu. Les élèves d'aujourd'hui sont les travailleurs de demain et si notre éducation nationale persiste et signe dans un immobilisme dangereux, dans une fausse évolution, on court à la catastrophe. On fait des réformes qui ne sont guère efficientes, on change et l'on abandonne les méthodes qui fonctionnent pour « innover » et par la même occasion instaurer là un beau capharnaüm ! On marche sur la tête, on régresse, et l'éducation nationale ne nous fait pas un cadeau régressif nous procurant les plaisirs de notre enfance en nous offrant notre madeleine de Proust à tous ! Loin de là ! On a abandonné des procédés qui avaient depuis des lustres fait leurs preuves pour des formules dignes d'un tour de passe-passe, pour nous jeter aux yeux une poudre magique de foire. Ces « révolutions éducatives » sont expérimentées pour le plus grand malheur des écoliers, des élèves, des étudiants (presque tous en situation précaire de nos jours), qui n'est qu'illusoire. J'en veux pour exemple l'apprentissage de la lecture classique pour pratique une semi-globale ou une globale, résultat : une majorité d'élèves arrive en 6e sans savoir lire). Cela perdure depuis des décennies.

Alors, oui, dans ce cas, tout fout le camp ! 

1. Enjeux et opportunités de notre époque.

Les enjeux de notre époque sont nombreux et variés : croissance, productivité, compétitivité, l'avenir du travail, les compétences, le niveau de revenu, la disponibilité du capital, le secteur public et les mutations technologiques. (Source McKinsey France). Même si j'enfonce une porte déjà bien ouverte, à ces enjeux-là, j'ajouterai que le secteur financier à un rôle primordial et décisif dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de la biodiversité.

Parmi ces enjeux, l'investissement à impact est une réponse aux enjeux sociétaux de notre époque. On est un peu dans le flou artistique, ne trouvez-vous pas ? Pour faire plus simple, l'investissement à impact est le petit frère dans le secteur des placements, de la finance : financement durable, développement durable, compréhension des mécanismes financiers dans les actions et les placements et participations pour protéger et sauver ce qu'il y a à sauver pour la survie de notre planète.

Défis colossaux n'est-ce pas ? Nous sommes français, les défis ne nous font pas peur (quoique, nous râlons, nous nous agitons, mais somme toute, nous restons frileusement installés dans nos certitudes et notre inertie).

Malheureusement, les mentalités évoluent trop lentement, on est encore dans le chacun pour soi. Alors oui, dans ce cas, tout fout le camp !

1. Conclusion

La France est confrontée à une multitude de défis qui nécessitent une prise de conscience immédiate et des actions sur le long terme. Cependant, ces défis représentent également des opportunités pour innover et créer un avenir meilleur. Il est essentiel que nous continuions à travailler ensemble pour relever ces défis et saisir ces opportunités.

Utopique, me direz-vous, mais pourquoi pas, vous répondrais-je. Je suis persuadée que notre pays est capable de sortir de l'ornière, cela ne sera pas la première fois (ni la dernière je le crains). Il existe des Français qui ont envie d'entreprendre, d'innover, de secouer le cocotier, soutenons-les, aidons-les, avançons avec eux. Je viens de découvrir que je suis, en fin de compte une optimiste, ce à quoi mes origines siciliennes ne me prédisposaient pas vraiment.

N'avons-nous pas notre rôle à jouer sans pour autant ajouter une pelletée de braise au feu qui couve ?

Rassemblons les pièces du puzzle et tâchons de nous tourner vers l'avenir.

Dont acte. PPB.

Je tiens à préciser que je ne suis pas progouvernementale, que je n'exclus aucun parti, simplement je suis, comme toutes mes concitoyennes et tous mes concitoyens, inquiète, mais lucide sur la situation en France et j'estime qu'il ne faut pas « cracher dans la soupe, mais la faire avec de bons ingrédients » comme le disait si judicieusement disait ma grand-mère (la Bourguignonne).

Cet article ne prétend pas faire un tour exhaustif des problèmes de la France actuelle ni de donner des solutions miraculeuses et encore moins de donner la moindre leçon à qui que ce soit.